Religion et piété dans la Rome antique
Les Romains étaient considérés par leurs contemporains connue les plus pieux des hommes. Cette piété témoigne cependant d'une conception de la religion fort différente de celle que nous connaissons actuellement. Dans cette brillante synthèse considérée comme un classique John Scheid nous invite à découvrir une religion civique, axée sur la participation à la vie communautaire II démontre, textes à l'appui., que le culte collectif, bien plus que les représentations mythiques ou philosophiques, constituait l'essence même de cette religion. On ne trouve en effet ni l'émotion, ni le sentiment individuel, ni la spiritualité qui caractérisent communément l'Occident chrétien. Les rites fixés par la tradition devaient être scrupuleusement observés et ne souffraient aucune infraction; car le culte remplissait un rôle politique : de la "bienveillance des dieux" dépendaient le salut et la prospérité de la République. Ces pratiques apparemment mécaniques et exemptes d'intériorité, furent finalement le moyen en d'inscrire l'homme, le citoyen, dans sa société et de définir sa place dans l'univers.