Piano mélancolique
On reconnaît dès l’abord l’univers poétique d’Élise Turcotte, fait d’un émerveillement sombre, d’une tension où sont réunis une expérience tragique du monde et un environnement d’objets des plus quotidiens. La mort y est présente encore, celle du père, porteuse de fragilité et de force, porteuse de métamorphoses. Dans ce recueil, Élise Turcotte nous entraîne au Mexique à la poursuite d’ombres, de fantômes, de mémoire. Une chasse à l’âme, là où la mort danse autour des vivants. Toutefois, cette expérience du sombre n’est pas apitoiement, mais quête d’un sens, d’une vérité qui rayonne dans la vie même. L’enfance n’est pas loin qui transforme une chambre en navire naviguant entre les choses et la fragilité des mots. De même, « les autoportraits » approfondissent un enjeu souterrain de l’œuvre. Toute cette trame autobiographique fonde son humanité.