Mon Liban
En 1902, Khalil Gibran s'exile définitivement de son pays, en principe autonome, mais de fait toujours sous le joug de la Sublime Porte. Dès les premières insurrections en orient, avant la Grande Guerre, il nourrit des espoirs nationalistes, appelle à la révolution et n'hésite pas à s'en prendre à l'élite levantine qui, après ses compromissions avec le régime ottoman, s'apprête à accepter le partage de l'Orient entre les puissances anglaise et française... Il ne cessera de rêver la liberté du Liban, tout en s'inquiétant de son devenir, dans ces poèmes polémiques, écrits entre 1911 et 1922. Impuissant prophète, Gibran vit s'évanouir l'idée d'un " Liban neuf et idéalisé " auquel il croyait.