Michael Mann : Mirages du contemporain
En onze films, Michael Mann a su tracer au sein de l’industrie hollywoodienne une ligne singulière et novatrice. Heat, Révélations, Ali, Collateral, Miami Vice, ou encore Public Enemies ont rebattu les cartes du cinéma américain au point de faire de Mann l’un des cinéastes les plus importants de ces trente dernières années.
Quelques plans suffisent pour reconnaître son style : une prédilection pour les univers urbains et cristallins, et en particulier Los Angeles, dont il a su renouveler l’image ; un goût pour les hommes solitaires et concentrés ; une manière contemplative de filmer qui allie fascination et mélancolie.
Né en 1943 à Chicago, Michael Mann réalise son premier film en 1981 (Le Solitaire). Il révolutionne l’écriture télévisuelle avec la série Deux flics à Miami et, en 1995, signe avec Heat le 2001 du polar. Comment un cinéaste de la génération du Nouvel Hollywood est-il parvenu à trouver ses marques au sein d’une décennie, les années 1980, qui en constituait la négation ? Que signifie son obsession pour le monde du crime et ces professionnels prêts à tout sacrifier à leur travail ? Quels sont ces mirages du contemporain que son cinéma rend sensibles ?