Madame Gervaisais
Elevée par un père familier avec les philosophes du XVIIIe siècle, Mme Gervaisais est, au début du livre, une femme instruite, d'un esprit bien équilibré. S'étant rendue à Rome avec son jeune fils, elle se convertit au catholicisme après la guérison quasi miraculeuse de l'enfant, et, tombant dès lors en une sorte de dévotion mystique, se livre tout entière au Père Zibilla, qui la torture, l'humilie, la détache de toute affection humaine. Elle en est arrivée à une sorte de folie religieuse, lorsque son frère survient, l'éclaire sur son mal, et finit par la décider à reprendre son rang dans le monde; elle ne demande que le temps de recevoir la bénédiction du pape, et, au moment même où le pape apparaît, elle tombe morte. On peut critiquer dans Madame Gervaisais le manque de tenue dans la composition et, dans le style, une manière inquiète, fébrile; mais, nulle part, les Goncourt n'ont montré plus de délicatesse dans l'analyse.