Les sept péchés capitaux : Gourmandise
Entre les joyeuses ripailles de Pantagruel, l'hymne glouton de Paul Scarron et le tableau alléchant que fait Zola des Halles de Paris, ou encore les articles sur les plaisirs de la table, on finirait presque par oublier que la gourmandise est un dérèglement !
Car si elle a pour elle d'être "le plus enfantin des péchés capitaux", selon l'expression de Sébastien Lapaque, préfacier decette petite anthologie, elle naît sous le signe aristotélicien qui la renvoie nettement du côté des vices opposés à la vertu de tempérance.
Mais depuis Aristote, relayé par Thomas d'Aquin, la gourmandise s'est plutôt bien portée dans les lettres.
En témoigne cet ouvrage, illuminé d'extraits d'Alphonse Daudet (drôle), de la Comtesse de Ségur (amicale), de Grimod de La Reynière (misanthrope), de Brillat-Savarin (goulûment satisfait) ou encore de Clément Marot (enchanteur enchanté).
Une anthologie non exhaustive, fraîche et vivante, savoureuse comme la gourmandise, dont onne se lasse pas facilement. C'est tant mieux !--Céline Darner