Le Théâtre des perceptions
Dans ce théâtre d’ombres, peuplé de beatniks, de clodos et de vieillissantes filles de joie, on ressasse du banal : histoires d’amour loupées, vaines trahisons qui blessent. Personne ne doute qu’il n’y a pas de salut, pas plus à Londres que dans un ailleurs qui n’existe pas. C’est pourquoi Joseph, le personnage central, laveur de cadavres à l’hôpital, envisage-t-il de s’envoyer littéralement en l’air une dernière fois, en pensant à son ex-petite amie et aux avions de Lyndon Johnson qui bombardent le Vietnam. Une voisine insipide et boiteuse intervient trop vite, le voilà rescapé et pas sauf pour autant. Publié en 1968, ce roman reçut le Somerset Maugham Award, l’une des plus importantes distinctions littéraires anglaises. L’œuvre d’Angela Carter comprend neuf romans, des livres pour enfants, des contes, des traductions et des essais.