Le Fils des forêts
Bien que terminée après la mort de J.-O. Curwood, l’histoire de sa vie, présentée ici, est en majeure partie l’œuvre du romancier.
Curwood James Oliver – Le Fils des Forêts : En hommage à Jean-Yves Dupuis, la BNR vous propose la dernière publication de la Bibliothèque électronique du Québec avant son décès. Nous vous encourageons vivement à consulter ce site de 2’840 ebooks (http://beq.ebooksgratuits.com/).
« Cette nuit-là, je me trouvais avec un de mes amis dans ma cabane située en plein bois, au nord de l’État de Michigan. Au plus fort de l’hiver, je m’étais retiré dans cette solitude pour écrire un roman et vivre près de la nature, que j’aime en toute saison. […] Une majestueuse forêt nous environnait de sa vie mystérieuse et nous invitait à pénétrer plus avant. Son énorme masse noire se dressait vers le ciel ; au-dessus de ma cabane, ses arbres se courbaient en murmurant, mais autour de nous régnait un profond silence. Mon ami comprit, comme moi, que l’harmonie des grands bois contenait non seulement la poésie de l’espoir, mais la douce protestation du Maître suprême contre la folie et la barbarie des sectes fanatiques et des religions qui ont semé la discorde sur terre depuis la naissance de la pensée humaine. […] J’exprimai toutes ces pensées à mon ami et, au bout d’un instant, il posa sa main sur mon bras. « Écrivez votre histoire, me dit-il. Vous faites vous-même partie de cette nature. Vous comprenez son langage. Son sang coule dans vos veines et votre cœur bat à l’unisson du sien. Maintes fois vous m’avez répété que si Dieu ne réservait aucune miséricorde pour les êtres qui adorent la Nature, vous désespéreriez de votre salut. Selon vous, les fleurs et les arbres eux-mêmes possèdent une âme, cette même flamme immortelle qui brûle en vous. Écrivez donc votre histoire pour nous tous. »
Bien que terminée après la mort de J.- O. Curwood, l’histoire de sa vie, présentée ici, est en majeure partie l’œuvre du romancier. Lors de son décès, Mme Dorothea A. Bryant, sur la demande de Mme Curwood, prit connaissance de son manuscrit et de ses notes, qui indiquaient clairement les intentions de leur auteur. Elle en a supprimé une infime partie et ajouté au texte ce qui lui parut indispensable pour apporter plus de cohésion au récit.