Lautréamont et Sade

Maurice Blanchot

Lautréamont et Sade
188 pages
Popularité
Popularité du livre : faible
Notes
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★★★★★
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3.84
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Qu'il soit question de Sade ou de Lautréamont, ce à quoi vise ce livre, c'est à élucider quels rapports entretiennent le mouvement d'écrire et le travail d'une plus grande raison, soit que celle-ci se prépare, soit qu'elle se modifie, soit qu'elle se prépare en se ruinant. Dans le cas de Sade, nous voyons, au moment où Hegel sort à peine du "Stiff" de Tubingen où il se lia à Hölderlin et à Schelling, s'affirmer l'exigeance d'une dialectique au sens moderne, la prétention de fonder la souveraineté raisonnable de l'homme sur un pouvoir transcendant de négation, lequel exprime et, tour à tour, annule, par une expérience circulaire, les notions d'homme, de Dieu, de nature, pour affirmer finalement l'homme intégral, "l'homme unique dans son genre". Dans le cas de Lautréamont, c'est à une expérience non moins centrale que nous assistons, recherche d'une droiture par le détour qu'est l'écriture, travail géant d'un être enfoui qui peu à peu se lève, s'édifie et à la fin apparaît au jour. Seulement, dans cette expérience qu'est Maldoror, le travail s'accomplit à l'intérieur même de l'oeuvre : par la gravitation des thèmes, la trituration des images, le retour et la transformation des mots, l'obsession et la métamorphose des motifs - ce qui veut dire qu'ici, "l'espérance d'une tête" la promesse d'une lucidité ironique, se confond avec la genèse d'une forme.

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