La promesse du pire
Avertissement de l’éditeur
Le 19 avril 2013, onze jours avant sa mort survenue le 30, Viviane Forrester me faisait parvenir « le début de ce qui pourrait s’appeler la promesse du pire ». Une vingtaine de feuillets, envoi de l’essai que nous avions projeté de publier au Seuil en janvier 2014 pour faire suite à L'Horreur économique, ce livre au succès planétaire qui avait paru chez Fayard en 1996.
La mort empêcherait Viviane de mettre un point final au texte, mais jamais elle ne renoncerait au projet. Quelques heures avant sa mort elle m’écrivait encore : « Nous savons tous les deux (vous et moi) à quel point le public a besoin de ces livres. » Elle me suggérait de faire de ces pages la préface ou la postface à une réédition de L'Horreur économique. Je trouvai l’idée eÎllente. Nous la mettrions en œuvre au plus tôt, « si jamais », comme Viviane me le disait encore, elle ne parvenait pas à terminer « la promesse du pire ».
Mais d’abord ceci : répondre à l’urgent « besoin » qu’a « le public » de « ces livres ». D’où cet opuscule.
Le texte, en forme de manifeste, qu’on lira ici amorce donc la fameuse suite que Viviane Forrester avait entrepris de donner à L'Horreur économique, et dont le projet avait été l’occasion de nos retrouvailles dix-huit mois après la publication de son Virginia Woolf, en 2009.
« Cette fois, c’est Guy Debord qui sera mon complice », m’avait-elle confié avec malice.
Olivier Bétourné, Paris le 8 mai 2013