L'Enfant grec au temps de Périclès
N’est-il pas inévitable que dans une pareille cité l’esprit de liberté s’étende à tout ? Que le père s’accoutume à voir son fils comme son égal et à redouter ses enfants ? Le fils à être l’égal de son père et à n’avoir ni respect ni crainte pour ses parents, parce qu’il veut être libre ? »
Non, ce n’est pas un écrivain moderne qui écrit cette phrase, c’est Platon. Les enfants grecs n’étaient peut-être pas si loin des nôtres…
Pourtant, on relèvera sans doute ici des différences surprenantes. Un auteur de l’époque révèle d’étranges pratiques alimentaires du nourrisson : « Comme les nourrices, en mâchant sa nourriture, tu lui en mets un peu dans la bouche, mais toi-même tu en as déjà avalé le triple. » Que faudra-t-il enseigner à cet enfant ? « Je conseillerais aux jeunes gens, dit un autre, de consacrer un certain temps aux enseignements scientifiques, mais de ne pas laisser leurs dispositions naturelles se dessécher là-dessus. » Et que penser quand on voit le sage Socrate pousser vivement son voisin pour qu’un bel adolescent vienne s’asseoir près de lui ?
Après le citoyen grec, puis la femme grecque, il était temps de s’intéresser à l’enfant grec. On découvrira ici sa vie depuis la naissance jusqu’à l’âge adulte, mais aussi le parcours du combattant de la future mère et les cas de conscience des pères ; et on révisera au passage bien des points qu’on croyait connaître, comme l’éducation et la pédérastie.