Journal de la canicule
Avant, le soir, pour me détendre, je faisais des croquis, avec règle et compas, comme on me l’a appris pendant mes études de dessin industriel.
Maintenant j’écris sur un cahier volé dans la maison d’en face, désertée par ses occupants.
Je me suis toujours fait l’effet d’un homme sans histoires. Ce qui m’a pris d’entrer dans cette maison, je ne saurais l’expliquer. La poussière qui s’accumulait sur la voiture garée devant, la boîte aux lettres qui débordait de publicités ont dû me faire craindre un événement dans le genre des faits divers dont parlent parfois la télévision ou les journaux.
Ce que j’y ai découvert n’avait rien de spectaculaire.
Pourtant, ce cahier que j’y ai ramassé dans une chambre d’enfant allait bouleverser mon existence.