Defined zone T1 - Hot chocolate makes everything better
Un roman feel-good où l'on s'immerge dans la vie de June, une héroïne... qui n'en est pas une. Sa vie, celle de son entourage, ses hauts, ses bas : voilà de quoi parle ce roman. Pas de révélations extraordinaires, pas d'histoires d'amour épique, juste June. Rien que June. Et son amour démesuré du chocolat chaud. Et sa capacité à donner des noms à des objets. Et son minimalisme. Et sa peur incroyable des émotions.
"— On va boire un café ? fit-il.
C’était la première fois qu’il proposait de faire quelque chose en dehors de nos séances de sport. Je mis une seconde à m’en remettre.
— Qu’ont les gens avec la caféine aujourd’hui ? demandai-je.
— La caféine ? Quel est le souci ? Raconte-moi, je sens qu’il y a une histoire formidable.
— Eh bien, déjà, Sydney est accro au café mais n’est pas foutu de se servir de Sheldon.
Je levai la tête après m’être épongée, pour découvrir le visage dubitatif d’Olly.
— Sheldon ? Je suis supposé savoir de quel objet tu parles ?
— De ma cafetière, soupirai-je comme si c’était une évidence.
— Ok, très bien, même ta cafetière a un nom. Tout est absolument normal chez toi. Je ne vais pas du tout te catégoriser dans la petite case des gens fous qui devraient être internés.
— Merci, c’est gentil.
— C’était du sarcasme, June.
Je levai les yeux au ciel.
— Bref, Sydney ne jure que par le café, il veut former une alliance avec Charlie, pour défendre la cause du café dans le monde.
— Bien sûr, c’est tout à fait normal. Ta vie est complètement normale.
— Tout ça pour dire que j’aimerais comprendre d’où vient cette expression « allons boire un café » parce que je ne bois pas de café et je me sens terriblement rejetée par cette phrase.
— Tu te sens rejetée. Par une phrase. Parce que je t’ai proposé d’aller boire un café.
Il était en train d’essayer de comprendre mon raisonnement, je ne pouvais pas lui en vouloir, la seule personne qui m’avait jamais comprise du premier coup, parfois même sans que je prononce un seul mot, c’était Charlie.
— Par exemple, poursuivis-je, pourquoi est-ce que l’expression n’est pas « allons boire une boisson chaude ».
— Je crois que je suis en train de regretter de t’avoir proposé d’aller boire un café, fit-il avec amusement. Tu te rends bien compte qu’aller boire une boisson chaude, déjà ça fait redondant, mais en plus ça sonne mal ? Y a rien de sexy.
— Parce qu’aller boire un café, ça sonne sexy ?
— Tout à fait.
Je déglutis un instant, parce que mon cerveau faisait des liens stupides entre le fait qu’Olly avait utilisé le mot sexy et qu’il voulait un instant sexy avec moi, alors que ça n’avait rien à voir, c’était juste notre conversation qui avait sérieusement dégénéré.
— Qu’est-ce que tu bois, June, si tu ne bois pas de café ? Et pourquoi tu as une cafetière chez toi ?
— Pour les invités, répondis-je.
— Ce qui ne répond pas à la première partie de ma question.
— Je suis terriblement, immensément accro au chocolat chaud, expliquai-je avec un grand sourire rien qu’en pensant à mon mug de chocolat.