Histoire de l'athéisme
Voilà ce que l'on appelle un pavé ! Et pourtant, il fallait bien cela, car, ainsi que le souligne Georges Minois, la littérature traitant de l'athéisme compte pour quantité négligeable face à l'abondance d'ouvrages propageant la "bonne nouvelle". Les religions, qui sont par essence des phénomènes de masse, se doivent de chercher à rallier les hommes à leur cause, quitte à manier le bâton (l'évangélisation par l'épée) et la carotte (la promesse d'un visa pour le Paradis), tandis que les athées gardent généralement leurs convictions pour eux. Citant en exergue la célèbre phrase de Nietzsche, Georges Minois annonce lamauvaisenouvelle : "Dieu est mort"... avant d'admettre que le combat est loin d'être terminé. Son livre pourra donc servir aux athées de manuel de survie en milieu hostile. Avant de proclamer sa croyance ou son incroyance, encore faut-il en effet être en mesure d'appréhender le concept même de Dieu. Or, bonnombre d'athées ne le sont que par paresse d'esprit, allant jusqu'à tenter de se rabibocher avec Dieu au seuil de la mort en acceptant l'intervention d'un prêtre. Ce n'était peut-être pas le but poursuivi par Georges Minois, mais son impressionnant travail de recherche contribue à dissiper l'image de l'impie frustre et grossier radicalement incapable de saisir la portée de la question au profit de celle de l'athée réfutant sur de solides bases le concept de Dieu.--Hervé SK Guégano