Charles VII
Un regard neuf, parfois décapant, voire provocant, sur le règne de 40 ans de Charles VII souvent réputé obscur.
Le jeune Charles de Valois a tout connu : un père fou, Charles VI ; une mère réputée traîtresse, Isabeau de Bavière ; l'exil, de Paris à Bourges ; un roi de France concurrent, l'Anglais Henry VI ; le crime, avec l'assassinat du duc de Bourgogne Jean sans Peur ; les désastres militaires. Il lui fallut sept terribles années, 1422-1429, pour recevoir la légitimité du sacre. Conquérant souvent malchanceux de son propre royaume, il eut encore la contrariété, à la fin de son long règne, d'avoir son fils et héritier Louis XI comme principal adversaire. De plus, ce sont d'autres qui en son temps captent la lumière, et lui font de l'ombre encore aujourd'hui : Jeanne d'Arc, naturellement, pour laquelle l'auteur ne nourrit guère d'admiration, Dunois, Gilles de Rais, Jacques Coeur... Pourtant, ce roi mal connu et peu populaire mérite d'être revisité. Son entêtement, sa lucidité, sa culture aussi, l'ont conduit à construire patiemment un nouveau type de royauté, et à poser les bases d'un Etat moderne. A sa mort en 1461, les Anglais ont évacué la totalité du royaume, sauf Calais, le duc de Bourgogne s'est soumis, les grands féodaux, comme le duc d'Alençon et le comte d'Armagnac, ont été liquidés, la France est redevenue la première puissance du monde. Dans une société où la superstition, la folie et le crime sont à l'oeuvre comme rarement, où la vieille chevalerie s'achève en extravagances, le roi Charles garde la tête froide. Son esprit inquiet, son coeur malheureux, en dépit de ses douze enfants nés d'avec Marie d'Anjou, trouvent le réconfort et le plaisir dans la jeunesse aimante d'Agnès Sorel, la dame de Beauté, première maîtresse royale officielle de l'histoire de France.