Dans les hauteurs
Juste avant de trouver le seul repos véritable, d'entrer dans les ténèbres définitives qui passaient chez lui pour une coquetterie mais qui l'ont englouti à cinquante-sept ans, Bernhard a préparé l'édition de ce texte, qui est donc sa dernière publication. Mais c'est une publication différée, puisqu'il s'agit là d'une œuvre de 1959, antérieure au théâtre et aux romans initiés par Gel (1963).
Et en effet, Dans les hauteurs nous procure enfin le maillon manquant entre la poésie mystique des débuts et l'imprécation cynique qui a rendu Bernhard célèbre, entre le lyrisme sentimental et le constructivisme à outrance.
Tout est déjà là : ces hauteurs, ce sont aussi celles que le latin d'Église appelait in eÎlsis. Mais Dieu a abandonné le monde de Bernhard, et sa quête se retourne déjà, progressivement, en une recherche éperdue du sens par la négation même de tout sens.
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