Concepts fondamentaux
Ce cours fut professé en 1941, à la suite de plusieurs semestres consacrés à la pensée de Nietzsche, et édité à titre posthume en 1981. Il se situe sur le chemin frayé pour la première fois en 1927 par Etre et Temps, et en reprend à sa façon la question : celle du sens de l'être. C'est vers cette question que le lecteur est couvi à s'acheminer, " sans qu'aucune connaissance préliminaire particulière " soit requise, " ni scientifique ni philosophique ", pour accompagner l'auteur dans sa démarche. Cette démarche n'est autre que phénoménologique. C'est pourquoi il convient d'abord d'adopter l'attitude qui en rend l'accomplissement possible. L'" Introduction " met en évidence que dès, la lecture du titre nous avons passé outre sar écouter ce qu'il dit. L'exercice phénoménologique commence en même temps que le cours - à la lecture de son titre. La " Première partie " aborde la question du " est " dont Husserl, au début du siècle, avait tenté l'élucidation dans la Sixième de ses Recherches logiques - à ses yeux " la plus importante en ce qui regarde la phénoménologie " - et incite méditer la distinction entre être et étant, " encore plus essentiellement originaire que celle de la droite et de la gauche ". A la différence de Husserl, cependant, Heidegger ne voit nullement dans la phénoménologie le reniement de la pensée antérieure, mais au contraire la redécouverte de l'élan qui avait été celui de la pensée grecque. C'est pourquoi toute la " Seconde partie " est consacrée à l'interprétation, c'est-à-dire à l'écoute du " dire initial de l'être dans la parole d'Anaximandre ", non par amour de l'Antiquité, mais par souci du commencement de l'histoire occidentale. " Et cela veut dire de son avenir ".