Auguste le marin
Auguste est, dans l'univers de Knut Hamsun, un de ces personnages récurrents, dont Henry Miller disait partager l'état d'esprit, tout semblable à "une sorte de créature, de contrefaçon qui croyait être quelqu'un mais ne pouvait en fournir la moindre preuve."
Après des années de voyage et d'errance, Auguste est de retour dans son village natal, le petit port de Polden.
Confronté à la méfiance et au soupçon, au conformisme et à la frustration, Auguste provoque pour convaincre et sème la discorde pour rassembler les énergies. Auguste s'enivre d'un rêve de gloire et de fortune. Ses aventures autour du monde ne l'ont pas assagi. Elles ne l'ont pas enrichi non plus.
Après une pêche miraculeuse, Polden commence à prospérer. Les ambitions d'Auguste sont à la mesure des espaces qu'il a parcourus. Mais seules la ruine et la désolation viendront sceller ces grands projets. Auguste, criminel, devra repartir à la veille d'un ultime rebondissement qui fera la fortune du port de Polden.
Au-delà du récit d'aventures admirablement rythmé, Auguste le marin apparaît comme une parabole messianique dans un monde sans Dieu. Auguste s'imagine être le Messie. Mais il est entouré d'hommes et de femmes de peu de foi. Multipliant les richesses de ses concitoyens, Auguste ne saura pourtant pas leur faire comprendre le sens de sa mission. Créature divine, il ne pourra jamais, cependant, en donner la preuve.
"Auguste le Marin" est le deuxième volet d'une trilogie initialisée par "Vagabonds" (Grasset, Cahiers Rouges, 1986) qui se poursuivra par "Mais la vie continue" (Calmann-Lévy, 1993).
Fils de paysans, autodidacte, Knut HAMSUN (1859-1952) a émigré à deux reprises aux Etats-Unis. De retour en Norvège, il publie en 1890 "La Faim" qui lui procure une notoriété internationale. Il obtient le Prix Nobel en 1920. Calmann-Lévy a publié quinze de ses livres.
Traduit du norvégien par Marguerite Gay et Gerd de Mautort.