Mon livre surprise
Marc-Édouard Nabe : Journal intime T2 - Tohu-Bohu
Tohu-Bohu s'ouvre là où Nabe’s Dream s'achève : les conséquence du passage de Marc-Édouard Nabe dans l'émission de Bernard Pivot, Apostrophes. Couvrant sa vie du 16 février 1985 au 13 juin 1986, on suit l’écrivain définitivement né publiquement. Journalistes, lecteurs, admirateurs, contempteurs, tous se bousculent pour connaître le « Monstre », sans oublier la Justice, puisque la Licra lui intente un procès. C’est Bernard Barrault l’éditeur, très embêté, qui soutiendra Nabe dans les attaques et le boycott médiatique qu’installe ses ennemis, notamment Bernard-Henri Lévy et la bande du magazine Globe dirigé par Georges-Marc Benamou, son agresseur. Pour changer d’air, Hélène et Nabe font un voyage rapide et raté en Italie. La palette des nouveaux « fans » de l’auteur du Régal est très large : elle va de Claude Nougaro à Véronique Rebatet, en passant par Claude Autant-Lara, Jacques d’Arribehaude, Willy de Spens, Pierre Monnier et autres céliniens d’un autre temps. Nabe déménage et change de quartier : de la Madeleine aux Épinettes, où avec Hélène ils adopteront le chat Pin-Up. L’écrivain continue ses visites rue des Trois-Portes à Choron (avec son factotum Albert Algoud) mais aussi son activité de guitariste avec Zanini, Rilhac et Woodyard au Petit Journal. Tohu-Bohu nous fait également participer à l’écriture du deuxième livre de Nabe, Zigzags, toujours chez Bernard Barrault (janvier), puis de son troisième Chacun mes goûts au Dilettante (mars), et de son quatrième L’Âme de Billie Holiday chez Denoël (mai). Toujours sur le plan littéraire, la fréquentation de Dominique Gaultier, de Jean-Edern Hallier et de Philippe Sollers, Patrick Besson et Denis Tillinac alimentent les réflexions de Nabe sur le monde des lettres qu’il continue d’observer. L’actualité du temps n’est pas non plus négligée : par exemple l’affaire Grégory qui offre au lecteur un grand passage très critique contre le fameux texte et la position de Marguerite Duras.
Mais le grand moment dramatique de ce tome est le suicide d’Odile, la femme de Choron, survenu le 21 juin 1985, et dont Nabe raconte toutes les conséquences sur la personne et la personnalité du professeur Choron ainsi que l’impact sur toute son équipe. La vie privée de l’auteur n’est pas épargnée non plus puisqu’on assiste en direct à la tromperie par le jeune écrivain maudit à succès d’Hélène (et à ses réactions). Le tome se conclut par l’invitation de Nabe et Hélène par Jean-Edern Hallier à venir le rejoindre en Corse...
À noter : parmi les flashbacks antérieurs à l’époque même du Journal, procédé qui sera récurrent par intermittence dans l’entreprise diariste générale de Nabe, on peut noter des souvenirs de son service militaire en 1980, son dépucelage avec Françoise en 1976 ou sa passion pour le premier écologiste Fournier de Charlie-Hebdo, mort en 1973.
(Source : http://WikiNabia.com)