Mon livre surprise
La bataille
Sa réputation de grand artiste a précédé Jean-François Felze à Nagasaki et quand il arrive au mois de mai 1905 sur le yacht de son amie, la richissime Américaine Mrs. Hockley, le marquis Yorisaka le prie de faire le portrait de sa femme. Malgré le bref délai (une bataille navale est imminente, le Japon étant en guerre avec la Russie depuis février 1904, et Yorisaka désire emporter l'œuvre à bord du Nikkô où il est lieutenant de vaisseau), Felze accepte car il est sous le charme de l'Extrême-Orient. Cuisante est donc sa déception en constatant que les Yorisaka vivent à l'européenne. Ont-ils trahi leurs ancêtres en reniant les traditions millénaires du Japon, comme le déclare le Chinois Tcheou Pé-i, venu à Nagasaki en observateur de la guerre russo-japonaise ? Pourtant la marquise Mit-souko a su trouver, à la demande de Felze, un costume des temps anciens et, en posant pour lui, elle avoue sa nostalgie du Japon d'avant le Grand Changement. Alors pourquoi cet engouement pour tout ce qui est occidental ? C'est le secret de La Bataille où, sur terre et sur mer, s'affrontent deux civilisations, deux races - et rare-ment l'âme de l'Europe de toujours et l'âme de l'Extrême-Orient de naguère ont été aussi bien dépeintes.
Source : Le Livre de Poche, LGF