Mon livre surprise
L'histoire de France interdite
Pourquoi la France a-t-elle tant de mal avec son histoire ? Notre repentance forcenée a déjà fait un sort aux commémorations de nos grands hommes ou de nos grandes victoires. Les lois mémorielles font florès. Aujourd’hui, c est l‘éducation qui est touchée : les nouveaux programmes d histoire, en particulier ceux de la 5e. On a quasiment supprimé Clovis, Henri IV, Richelieu, Louis XIV, Napoléon de l‘enseignement au collège. Il faut dorénavant « s‘ouvrir aux autres civilisations de notre monde ». En 6e, les élèves étudient les dynasties Han (Chine) et Gupta (Inde), en 5e, les royaumes africains Shonghai, monomorapa et les traites négrières. Une ouverture sans conteste passionnante si elle n‘était pas animée par une idéologie trop consensuelle qui cherche avant tout à s‘adapter aux nouvelles populations et à gommer tout patriotisme nationalisme jugé malsain. Mais à force de vouloir éliminer toutes les aspérités de l‘histoire d‘un pays, ne provoque-t-on pas l‘effet inverse à celui recherché ? Quelle adhésion peut-on provoquer si un regard en arrière ne débouche que sur une cohorte d‘hommes d‘État assassins, sans morale et retors ? Imagine-t-on l‘Amérique ou la Chine oblitérer leur passé sous prétexte que certains de leurs bâtisseurs ont manifesté trop d’égoïsme ou de cruauté ? Au contraire, ils ne cessent de rendre hommage à leur propre légende historique et à la faire admirer par tout nouveau venu.
Historien, ancien professeur, Dimitri Casali s‘élève avec véhémence contre cette reforme. Il faut inverser notre rapport au passé pour y voir non pas une source de lamentations mais une source de confiance et d‘unité.