Walter Benjamin 1892-1940
La gloire posthume est le lot des inclassables. On n’a mesuré l’importance de Walter Benjamin qu’après sa mort. Au croisement de la biographie, de la philosophie politique et de la critique littéraire, Hannah Arendt retrace dans cet essai daté de 1971 le destin individuel et l’itinéraire spirituel d’un homme pris dans “les sombres temps”. La vie de Benjamin ne fut qu’un “entassement de débris”, placée sous le signe de la malchance. Ce mélange de faiblesse et de génie le rendait totalement incapable de faire face aux difficultés de l’existence.
Arendt, fidèle aux grands thèmes qui structurent sa pensée, analyse ses rapports tourmentés avec la judéité et le marxisme, son amour de Paris et de la flânerie ainsi que ses relations complexes avec les intellectuels de son temps. Plongeant au plus intime de l’œuvre, elle décortique la façon unique en son genre qu’il avait de “penser poétiquement”. Philosophe elle-même inclassable, Hannah Arendt était la mieux à même de saisir la subtilité de la figure de Walter Benjamin. Le portrait sensible qu’elle dresse de cet homme constitue sans conteste la meilleure introduction à son œuvre.