La Langue Maternelle

Hannah Arendt

La Langue Maternelle
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Seule demeure la langue maternelle » c’est un entretien avec Günter Gaus paru à la Télévision allemand le 28 octobre 1964. Dans ce texte Hannah Arendt souligne sa pensée politique par rapport aux problèmes du déracinement, de l’appartenance surtout à la langue d’origine, qui même dans les situations plus difficile résiste comme une façon particulière de regarder le monde.

Dans une situation politique critique, la pensée a le pouvoir de prévenir les fausses valeurs et fausses croyances et, par suite, celui de nous préparer à la faculté du jugement, ce qui est la plus politique des activités mentales. Pour toutes ces raisons, auxquelles il faut ajouter la fonction de régulation éthique, nous voyons que la pensée conserve d’importantes affinités avec l’action, la politique et le monde des apparences. Bien qu’elle découvre, en visitant les décombres de la tradition philosophique, les raisons pour lesquelles la pensée s’est toujours opposée à l’action et à la politique, Hannah Arendt se refuse à croire qu’elle n’ait pas une place propre dans la vie de l’homme commun.

Dans le deuxieme essai ici proposé “Compréhension et politique” du 1953, Arendt aborde la question de la ruine du sens commun. Pour elle, l’effondrement de la société de classes a mené à la désolation des individus, c’est-à-dire à leur déracinement social et culturel. Perdus, ils se sont alors repliés vers le totalitarisme qui présentait une certaine cohérence. Son autre ouvrage majeur est un essai sur le procès d’Adolph Eichmann, l’un des exécutants de la solution finale. Dans Eichmann à Jérusalem, elle décrit le gradé nazi comme un homme ordinaire, privé de conscience, illustrant la fameuse idée de la « banalité du mal ». Montrant avec force qu’Eichmann se contentait d’obéir aux ordres.

Ses derniers ouvrages sont, eux-aussi en prise directe avec l’époque. Le totalitarisme n’est plus politique, il est désormais économique : le capitalisme triomphe. Ce sont La Condition de l’homme moderne et La Crise de la culture. Elle y critique la suprématie du monde du travail. Suprématie qui exerce une pression de plus en plus forte sur les individus:chacun doit se battre pour survivre. Cette déshumanisation soumet le citoyen au diktat de l’économie et appauvrit sa réflexion politique. C’est tout l’espace public qui en pâtit.

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