Visages fardés
Comme dans Epouses et concubines, ce sont des destins de femmes que raconte Su Tong dans ces deux récits.
Épouses, concubines, prostituées ou ouvrières, leur existence s'organise autour des hommes et de la sexualité dans une Chine nouvelle, communiste et puritaine, où les vieilles mœurs décadentes n'ont plus cours tandis que Mao affirme l'égalité des sexes.
Car les deux prostituées de Visages fardés, de même que les trois générations de femmes dans La Vie des femmes, ne participeront pas à l'édification de la nation : leurs histoires sont cousues de bas de nylon, de bijoux dorés, de photos de midinettes, et leurs existences peuplées d'hommes, de mariages, de divorces et d'enfants naturels.
Femmes hardies ou rivales, victorieuses ou perdantes, animées d'une eÎssive sensibilité et témoins de la survivance, au sein de la Chine de Mao, de la vieille Chine dans ce qu'elle possède à la fois d'irrésistible et de défendu : la sexualité.