Tu seras mon couteau
Lors d'une réunion des anciens diplômés, Yaïr aperçoit une inconnue qui éveille en lui un désir irrépressible : correspondre par écrit. "Ne crains rien, je ne veux pas te rencontrer ni te déranger dans ta vie quotidienne mais je voudrais que tu acceptes de recevoir des lettres de moi." Tu seras mon couteau est une exhortation à l'écriture, une invitation à découvrir et à aimer l'Autre uniquement par le pouvoir des mots. "Myriam, si ce que je ressens pour toi est vrai alors peut-être que même une année sera de trop." Yaïr, qui fixe les règles de cette correspondance en proposant à Myriam une date butoir, prône une complicité et une confiance absolue pour atteindre au plus près la vérité de soi et de l'Autre. Une histoire d'amour se dessine et s'épanouit au fur et à mesure qu'avance la narration. Des lettres de Myriam nous ne connaissons que quelques bribes serties du monologue épistolaire de Yaïr, pour qui l'acte d'écrire apprivoise l'absence et adoucit l'impatience. Il s'agit d'un récit sous forme de lettres dont l'ultime voix est celle de l'homme qui s'interroge, s'expose et se dénude. --Nathalie Jungerman