Moscou cour des miracles
Après Le Spectre de Staline, qui traitait des relations entre les partis nationalistes (communistes y compris) et de la corruption liée à la guerre de Tchétchénie, Martin Cruz Smith s’attaque à la montée d’un lumpen-prolétariat de plus en plus violent et manipulé par le pouvoir et les oligarques. Un train qui file dans la nuit ; une mère célibataire qui rejoint Moscou pour changer de vie ; un soldat cruel prêt à tout pour, semblerait-il, coucher avec une femme ; et un nourrisson qui disparaît sans laisser de traces. Voici comment commence le roman. Pendant ce temps-là, le cadavre d’une femme très élégante est retrouvé dans une baraque de chantier de construction près d’une voix ferrée.
La police veut croire à une overdose, mais Arkady est plus consciencieux et il découvre, dans la poche de la victime, une invitation à un bal de charité du premier ministre. Qui a tué cette femme et pourquoi ? C’est un univers très contrasté que Martin Cruz Smith décrit dans Moscou, cour des miracles : d’un côté, le monde des pickpockets, prostituées, maquereaux, voleurs, assassins de commande et autres pervers sexuels, et de l’autre, celui des oligarques qui ont fait Poutine et qui lui résistent – avec, bien sûr, des passerelles entre les deux. Tout cela sur fond de bureaucratie héritée du communisme et de pouvoir poutinien.