Lettres de jeunesse
Ces lettres de jeunesse éclairent de façon décisive la posture singulière d'Éluard, en prouvent la sincérité et la cohérence en en exposant la genèse. Il est émouvant certes, mais aussi intellectuellement passionnant de voir comment de quatorze à vingt-quatre ans le jeune Eugène Grindel apprend à vivre à l'e¬t confluent des forces les plus antagonistes : la maladie, la guerre d'une part ; l'amour, la poésie d'autre part. La morale positive, alpha et oméga de toute l'oeuvre d'Éluard, qui veut que l'on affronte et dépasse sans cesse les raisons incessantes du désespoir, ne relève pas de quelque spéculation naïve, d'un idéalisme adolescent exalté. Elle est née, chacune de ces lettres ici le prouve, de l'expérience objective, des réalités vécues contradictoirement par le jeune garçon." Jean-Pierre Siméon (extrait de la préface)