Les éblouissements
Elle était plus intelligente, plus malicieuse que personne. Ce poète avait la sagacité psychologique d'un Marcel Proust, l'âpreté d'un Mirbeau, la cruelle netteté d'un Jules Renard », écrit Jean Rostand dans sa préface à Choix de poésies d’Anna de Noailles, en 1960.
Femme du monde et de lettres à l’esprit vif et à la verve débordante, Anna ne laisse pas indifférent ses contemporains, et parmi eux André Gide qui dit d’elle : « Impossible de rien noter de la conversation. Mme de Noailles parle avec une volubilité prodigieuse ; les phrases se pressent sur ses lèvres, s'y écrasent, s'y confondent ; elle en dit trois, quatre à la fois. Cela fait une très savoureuse compote d'idées, de sensations, d'images, un tutti-frutti accompagné de gestes de mains et de bras, d'yeux surtout qu'elle lance au ciel dans une pâmoison pas trop feinte, mais plutôt trop encouragée. (...) Il faudrait beaucoup se raidir pour ne pas tomber sous le charme de cette extraordinaire poétesse au cerveau bouillant et au sang-froid » ( Albane de Maigret in Chronique du Bottin Mondain)
Edition intégrale des œuvres poétiques d’ Anna de Noailles