Ce fut bien selon l'expression de Victor Hugo, un frisson nouveau qu'apportèrent Les Fleurs du Mal. Avant Verlaine et Rimbaud, Charles Baudelaire est le premier poète maudit, dans la mesure où il est le premier Qui ait connu et assumé sa malédiction.; dernier représentant du romantisme il appartient moins il appartient moins au passé et à son époque même qu'à l'avenir. Après Gérard de Nerval, si longtemps méconnu, il ouvre une nouvelle époque de la poésie, considérée depuis lui comme une aventure spirituelle.

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Si pure que soit la joie que nous fait goûter la poésie baudelairienne, si profond le vertige que nous devons à cette descente aux Enfers, à cette remontée vers ce que certains d'entre nous appellent le Ciel, c'est donc aussi et surtout un homme de chair, de sang et d'âme que nous rencontrons et que nous aimons dans chaque poème des Fleurs du Mal. Un homme avec sa souffrance, sa honte, sa noblesse, et, plus forte que son désespoir, sa secrète espérance. Un homme seul, Charles Baudelaire, notre semblable, notre frère, mais génial. Pauvre homme, grand homme, homme grand.