Le Vazaha sans terre
La dérive du canot fut bientôt stoppée par un tapis de jacinthes d’eau. Je commençai à m’imprégner des lieux, sans réfléchir. Soudain ils m’envahirent, et pour la première fois depuis mon arrivée dans l’île je fis un véritable retour dans un monde disparu, un monde régi par l’espace seul, où le temps est aboli. Un monde où tout est à sa place, décors et acteurs, de toute éternité. Un monde où, depuis l’éveil de la perception et de la conscience des choses, les vieux ont toujours été vieux, les mères ont toujours été mères et les enfants, enfants, et le resteront toujours, vieux, mères et enfants. Un monde où les canaux ont l’éternité des fleuves, jamais creusés, où les grands arbres n’ont jamais été des pousses, où les crocodiles sont immuables. Un monde où les jours passent, mais sont les seuls à passer, parce que les jours ne sont pas le temps. Un monde où la mort est absente. »
(Quatrième de couverture de l'édition Fayard 2011)
Victime d’une sérieuse dépression qui l’empêche d’écrire, un écrivain entreprend un voyage en Ecosse où il retrouve sa cousine Laura. Puis il retourne sur les terres de son enfance, à Madagascar, qu’il rejoint dans un périple en voilier. Des relations qu’il noue lors du voyage à celles qu’il retrouve sur place, le narrateur comprend alors que l’amour peut être plus fort que la peur.