Alizés
Au premier abord il peut paraître surprenant que je me sois livré quelque temps à la contrebande d'encyclopédies bilingues dans l'océan Indien. " Le narrateur s'explique avec un flegme imperturbable. Parti en voilier trafiquer une collection d'encyclopédies aussi délirantes par leur contenu que par leur prix, héritage d'un grand-oncle milliardaire et eÎntrique, il fait naufrage et il est jeté sur une île à mi-chemin entre l'Inde et Madagascar. Il y vit trois ans en Robinson avec une Vendredi, aux yeux mystérieusement bleus, qu'il appelle Suzanne. Dans une sorte d'ethnologie inversée où le " sauvage " joue pour une fois le rôle d'enquêteur, il lui révèle une Europe scientifique et rêveuse, empêtrée dans les paradoxes de la légende et du savoir. Façon comme une autre de se révéler lui-même.
Un exercice d'intelligence et d'humour. Un récit profond et mélancolique sous sa fantaisie aventureuse et sa délectable ironie.
---------------------------------------------------------------
Un homme (le narrateur) se livre à la contrebande d'encyclopédies bilingues dans l'océan Indien. Son navire renferme dans ses flancs le savoir de l'Europe. Savoir qui n'est pas à l'abri du naufrage, puisque en fin de compte, naufrage il y a.
Il est jeté par un typhon sur une île isolée, inconnue parce que protégée par convention internationale de toute agression civilisatrice.
Il y reste trois ans, sans contact avec la population autochtone, à une eÎption près, une jeune femme à qui il apprend à parler, lire et écrire sa langue. Elle exige de lui, avec un mélange de distance et de passion, l'autoportrait le plus précis possible, c'est-à-dire le tableau de l'homme européen et de l'esprit occidental, dans une sorte d'ethnologie inversée où " le sauvage " joue pour une fois le rôle d'enquêteur sans contre-partie.
Lorsque, après avoir construit un navire de fortune, poussé irréversiblement à l'Occident par la constance de l'alizé, il s'éloigne de l'île et de la femme, celle-ci lui laisse une lettre dans laquelle sera décrit, en quelques mots pleins de la mélancolie des contraires, l'autre versant de cette histoire d'intelligence et de surdité, d'amour et d'exil.
(Quatrième de couverture de l'édition SEUIL 1997)