Le procureur de la république, Jean Berthier, demeure inerte alors qu'il est le seul témoin de la noyade accidentelle d'une jeune fille dans le Rhône. Le parquet est saisi de l'affaire qui prend bientôt l'apparence d'un crime dont l'instruction est confiée au procureur. Comment ce magistrat vertueux, sincère et d'une scrupuleuse intégrité, a-t-il pu agir ainsi ? Voulant à tout prix " sauver la face ", il n'ose pas, par l'aveu de sa lâcheté, perdre le prestige qu'il a conquis aux yeux de tous et parvient, de bonne foi, à l'oubli progressif de la scène dont il a été témoin. Dès lors, il est pris dans un inexorable engrenage qui le conduira jusqu'au bout de l'ivresse du pouvoir judiciaire, mettant ainsi à nu l'effroyable contradiction que tout homme porte en lui. Un roman haletant et fascinant jusqu'à la dernière page.

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Le procureur Berthier est un magistrat intègre et scrupuleux. Seul témoin de la tragique noyade d’une jeune fille dans le Rhône, il ne donne pas l’alarme et n’essaye pas de la sauver. Mais l’affaire prend bientôt l’allure d’un crime, un jeune homme – un mauvais sujet – est soupçonné, et le procureur qui n’est ni fourbe ni un criminel, ne fera rien pour provoquer la vérité. Au contraire, pour ne pas faire par son témoignage l’aveu de sa lâcheté, pour ne pas « perdre la face », il laissera inculper un innocent, irrité par des interventions politiques, il prononcera même contre lui un implacable réquisitoire. Pierre Boulle, une fois encore, nous entraîne aux limites de l’absurde. Mais, admirable psychologue, l’auteur du « pont de la rivière Kwaï sait donner aux sentiments de ses personnages une profonde humanité.

(Quatrième de couverture de l’édition Julliard 1953)