L'honneur de Saint-Arnaud
Cette chronique conte l?édifiante histoire d?un maréchal de France, de son vivant couvert d?honneurs : pour Sainte-Beuve sa « moralité essentielle » était un exemple pour la jeunesse. En réalité, massacres et appât du lucre furent les ressorts de sa vie : pour Victor Hugo, « ce général avait les états de service d?un chacal ».
Il construit sa carrière sur la conquête de l?Algérie. Il applique la stratégie de la terre brûlée, affamant les populations, et des « enfumades », exterminant les habitants des villages : « Je me sentais un peu boucher. » Lors du coup d?État du 2 décembre, il massacre les Parisiens au canon. Vainqueur à la bataille de l?Alma, il meurt, emporté par une diarrhée incoercible, dans une guerre de Crimée qui vise ? déjà ? à établir un nouvel ordre mondial. On lui fait des funérailles nationales.
Mais c?est aussi la chronique d?une face noire de l?histoire de France. Y figurent les souverains, Charles X, Louis-Philippe et Napoléon III ; des ministres, Guizot, Thiers, Morny ; des généraux, Bugeaud, Cavaignac et bien d?autres ; d?illustres penseurs, Veuillot, Tocqueville. Et bien entendu, défendant sa terre, la grande et implacable figure de l?émir Abd el-Kader.