Mon livre surprise
Henri III et sa Cour
J'ai fait cinquante drames depuis Henri III, aucun n'est plus savamment fait»: voilà le jugement porté par Dumas lui-même sur sa pièce dans ses Mémoires. Il est vrai que l'intensité dramatique monte au fur et à mesure des scènes et que l'on voit le dénouement arriver avec angoisse.
Ce drame en cinq actes et en prose rompt complètement avec les critères du théâtre classique. C'est en fait le premier drame romantique historique et même si Dumas se défend dans la préface de cette pièce d'avoir «inventé» le genre, il n'en est pas moins le précurseur.
C'est aussi dans cette préface qu'il dédie cette pièce au baron Taylor (administrateur de la Comédie française) et qu'il remercie les comédiens sans qui il n'aurait pas eu un tel triomphe.
Il raconte très bien lui-même dans ses Mémoires l'importance de cette pièce dans sa vie. Pas moins de quatre chapitres y sont consacrés, du CXVII au CXX, dans lesquels il raconte comment le hasard lui a fourni le sujet (pris dans les Mémoires de l'Estoile), les difficultés avec la censure, avec les comédiens pour la distribution des rôles, les soucis d'argent avec son renvoi de son emploi chez le duc d'Orléans, la maladie de sa mère qui n'a pas pu assister au triomphe de la première représentation, un duel...
Nicole Vougny
© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010