Comparaison n’est pas raison, disait déjà Montaigne, toujours avisé ; pourtant, sans abuser du procédé, si nous considérons l’ensemble des années 1600-1660, où s’est » faite » la France moderne, comme la formation d’un être humain, nous pouvons désigner cette période vivante, encombrante, sous l’image de l’adolescence : batailleuse, glorieusement puissante et sûre d’elle-même, proliférant dans toutes les directions, avec un bonheur au moins égal à celui du siècle précédent, en fait bien plus riche que le second XVIIe des années 1660-1690, où la diversité a reculé devant les choix imposés, sinon nécessaires ; cette adolescence est terriblement conquérante, au milieu des drames sociaux et religieux qu’elle a vécus et qui sont sa crise de croissance.