Une histoire de la séduction politique
Je n'ai qu'une passion, qu'une maîtresse, la France. Je couche avec elle. »
On ne saurait être plus explicite que Napoléon... Pour faire carrière en politique, il faut aimer séduire. L'opinion est une femme à conquérir, sinon à soumettre, et toutes les ruses sont bonnes pour arriver à ses fins : c'est le grand Pompée offrant au peuple des jeux grandioses ; c'est Hitler déployant à la tribune sa rhétorique envoûtante et vénéneuse ; c'est le jeune Kennedy affichant un sourire télégénique, Giscard d'Estaing dissimulant sa calvitie, Poutine gonflant ses biceps, Berlusconi multipliant les séjours en clinique d'esthétique...
La politique a toujours été un art du paraître et ce phénomène s'est accru avec l'avènement du suffrage universel et de la société du spectacle. Alors que tout un chacun, en effet, prétend à son quart d'heure de célébrité, il est impératif de savoir se distinguer, sortir du lot, attirer la sympathie, bref « se vendre » comme un produit de marque.
Ce livre est un voyage au pays des séducteurs. On y découvre les stratégies qu'ils déploient pour satisfaire leurs ambitions ; on y croise des héros adulés, de César à Jaurès, des dictateurs hypnotiques, des foules versatiles, des magiciens de la com', des as du marketing, et aussi : des bimbos, des « first ladies », des traîtrises, des mensonges, des « petites phrases »...
C'est en quelque sorte une autre histoire de la politique, qui nous enseigne qu'il n'y a pas deux façons de faire de la politique, l'une qui serait la bonne et qui consisterait à s'adresser à la raison des électeurs, à dire ce qui est, à leur faire partager des convictions... et l'autre - la « mauvaise » - qui viserait leurs imaginaires, leurs émotions, leurs pulsions irrationnelles. À l'heure où se profile un scrutin présidentiel, ce livre vient à propos nous éclairer sur le fonctionnement de nos sociétés et sur ce rapport si particulier que les électeurs entretiennent avec celui (ou celle) qu'ils choisissent de porter au pouvoir.