Un anthropologue nommé Chirac
Un jour de juillet 1996, Alain Nicolas, fondateur du Musée d’arts africains, océaniens et amérindiens de Marseille, reçoit un appel d’un certain Jacques Chirac. D’emblée, celui-ci aborde en expert la question des masques batcham du Cameroun et celle des poupées rituelles kachina du musée de Berlin...
L’homme de métier n’en revient pas : le chef de l’État – qui se propose de soutenir ses projets – n’a pas usurpé sa réputation d’amateur éclairé des cultures du monde. Sa disposition d’esprit est réellement celle d’un anthropologue.
Très vite, le président s’ouvre de son ambition : la création à Paris d’un Musée des arts premiers, destiné à remplacer le vieillissant Musée de l’homme. Son interlocuteur veut-il être son conseiller et son « envoyé spécial » sur les cinq continents, à la recherche d’objets témoins de la richesse du patrimoine de l’humanité ?
Douze ans de collaboration – en toute discrétion – ont fait d’Alain Nicolas le complice de Jacques Chirac, toujours prêt à voler une heure à son agenda pour discuter des langues papoues ou de la protection des Indiens d’Amazonie. Souvenirs et anecdotes jalonnent le récit de cette amitié. Et tracent le portrait inattendu d’un homme de savoir et de passion.