Un Noël blanc
Constance, qui s'est arrachée à l'étau familial pour aller courir l'Europe et, si possible, devenir écrivain, revient en Irlande atteinte de leucémie aiguë, au moment de Noël. Elle est décidée à mourir chez elle, sans passer par les traitements douloureux et humiliants que son médecin voudrait lui faire subir à l'hôpital et qui ne prolongeraient sa vie que de quelques mois. Elle veut aussi faire le point sur son passé et, surtout, assurer ailleurs que chez une soeur ultra-bourgeoise, l'avenir de sa fille, un bébé qu'elle a eu, sans le lui dire, d'un Juif d'Europe centrale avec qui elle a brièvement vécu, en Italie. C'est à cet homme qu'elle écrit pour lui révéler l'existence de l'enfant et c'est en attendant son arrivée qu'elle passe ses derniers jours, face à l'arbre de Noël qu'elle a dressé comme un dernier geste de défi à ceux qui ne comprennent pas son désir de préserver jusqu'au bout son essence et sa dignité. On pense à Katherine Mansfield, et surtout à son Journal, en lisant ce roman déchirant et discret.