Surtout le pire
Ce que l’aube promet au jour n’est souvent qu’un leurre. Anne Carrière le vérifie à chaque découverte macabre. Cette fois-ci, il s’agit d’une jeune femme, Sandra Link, 24 ans, retrouvée morte dans sa baignoire.
Un banal suicide, à première vue, comme il en existe toutes les quarante secondes dans le monde. Une histoire vite retracée. Fugueuse depuis ses dix-huit ans, la jeune femme venait d’accoucher deux jours plus tôt dans un hôpital parisien d’où elle s’était enfuie aussitôt en abandonnant son enfant. Bien trop jeune et seule pour porter un si lourd fardeau. Ce n’est pas la première ni la dernière fois et pourtant la légiste ne s’y fait pas.
Surtout que c’est le second cas en moins d’un mois.
À croire que toutes les guerres et les catastrophes ne suffisent plus à la misère humaine. Il faut encore que soient ajoutés au nombre des victimes des nourrissons. Comme un besoin d’éradiquer tout espoir, toute rédemption.