Dans la province de Satsuma, des samouraïs pauvres tentent de survivre tant bien que mal. Alors que leurs seigneurs arrêtent de les payer, ils s'organisent pour gagner leur vie en travaillant à des taches et en métiers moins nobles que n'est l'art du sabre et de la guerre.

Dans ce troisième tome *Gekiga* (série qui s'attache à la vie quotidienne, différent du mangaka classique) d'une série achevée de 6 volumes, on découvre une franche opposition entre *Jôkashi* et *Goshi*, littéralement *mangeurs de patates* (samouraïs pauvres) et *samouraïs sous le château* (samouraïs engagés et payés par le seigneur). Les deux castes s'affrontent l'une pour garder son honneur, l'autre son statut et ce conflit tourne rapidement à la guerre civile alors que les mangeurs de patates ne peuvent accepter de voir leur honneur bafoué constamment. Les combats de sabres sont donc nombreux et la révolte gronde...

Satsuma, l'honneur des samouraïs est donc une magnifique fresque sociale sur la condition du samouraï, ses principes et traditions, son mode de vie et ses devoirs. Parue il y a 25 ans au Japon, ce qui explique son graphisme si particulier et pourtant très attrayant pour moi, Satsuma est dans la droite ligne des grands mangas tout en apportant, à travers des aspects traditionnels et historiques, une richesse qui ravira les amateurs de culture nippone. L'histoire fouillée et simple à la fois est renforcée par un sens du récit visuel très fort.