Rue Jean-Dolent
Je prends la tête de Pierre entre mes mains, je lui prends les oreilles et le nez en lui demandant des trucs idiots : - Fais le chat, fais le gendarme avec l'accent du Midi, fais le mignon, s'il te plaît, vas-y, fais-le ! Mais Pierre ne peut pas faire ici, en prison, ces choses de notre vie. Alors, j'apprends à le toucher avec mon stylo, d'une manière très pudique car je crains, la censure du courrier. La censure est aussi le prétexte qui me permet d'éviter de lui écrire l'amour physique. J'apprends à ne plus désirer Pierre.