Qu'elle était belle cette utopie ! Chroniques du goulag
Jacques Rossi, après avoir servi la cause de Lénine dans la guerre civile espagnole, est rappelé à Moscou. Pris dans l'engrenage des purges, il connaîtra le goulag de 1937 à 1956. Il raconte son expérience sans complaisance larmoyante. Ses descriptions de destins brisés par la dictature s'avèrent d'autant plus poignantes qu'elles comprennent une bonne dose d'humour noir. L'ancien agent du Komintern fait ainsi magistralement ressortir le paradoxe de la situation de ces hommes et femmes condamnés au bagne au nom d'une cause - si belle - qu'ils défendaient. Admirable de justesse et de lucidité, ce précieux document historique est rehaussé de quelques fines illustrations.
Survit-on à un séjour de vingt ans en enfer ? Durant la guerre civile, Jacques Rossi est agent du Komintern en Espagne. Sa foi communiste est totale. En 1937, Moscou le rappelle brutalement. Accusé d'espionnage, il est happé dans le mécanisme impitoyable des purges et condamné sans procès. Pendant vingt ans, le tentaculaire goulag va tenter de le broyer, des cachots moscovites aux bagnes sibériens de Kolyma. Il ne sera libéré qu'en 1956, après le XXe congrès.
Dans cet incroyable récit, l'auteur, avec beaucoup de lucidité et un humour noir ravageur, décrit l'horreur, l'arbitraire, la folie et l'absurdité d'un régime et d'une machine à anéantir l'individu.
Sur le ton calme du constat, il nous fait comprendre l'e¬te réalité du système stalinien, ou comment une utopie fut dévoyée en une barbarie qui fit des millions de victimes.