Parages des voies mortes
Qui est-ce ?" Il semble que Burroughs pose cette question non seulement à tous ses personnages mais à toutes ses phrases, à tous ses mots. Chacun a la possibilité de se déguiser, de changer, et c'est l'une des raisons pour lesquelles Parages de voies mortes est à tout point de vue excitant. C'est pourquoi aussi le roman peut se terminer comme il commence, à un rien près, un rien qui est burroughsien en diable. » (Mathieu Lindon, Libération)
« Le bizarre avoisine le louche, l'ambigu côtoie le marginal, le sens coexiste avec le non-sens, le labyrinthe opère en cercle. Kim Carsons, le narrateur (presque un double de Burroughs), existe-t-il ? Cette lancinante question se pose à chaque page, comme pour nous déconcerter. Narquois, l'auteur se déguise sous la luxuriante apparence du verbe, en même temps qu'il explore pour notre inconfort les zones psychiques les plus interdites. » (Patrick Serex, 24 Heures)
Né à Saint-Louis en 1914, William Burroughs émigre à New York à la fin de ses études et s'installe avec Joan Vollmer, qu'il épouse en 1946, dans un appartement partagé avec Jack Kerouac et Edie Parker. C'est à cette époque qu'il rencontre Allen Ginsberg et devient héroïnomane. Il commence à écrire vers 1950 et tue accidentellement sa femme en 1951. Il s'éclipse alors en Amérique du Sud avant de s'installer à Tanger en 1954. Après une cure de désintoxication à Londres, il emménage dans un hôtel parisien où il élabore la technique du « cut-up ». C'est en 1975 qu'il repart vivre à New York, où il est reconnu comme écrivain majeur de la littérature américaine. Il meurt en 1997 à 83 ans. L'essentiel de son œuvre a paru chez Christian Bourgois.