One, two, three, four, Ramones !
Années 70. Le rock s’ennuie. Quatre jeunes paumés vont lui donner un nouveau ton. L’histoire du groupe est racontée du point de vue de DeeDee Ramone, âme emblématique du quatuor punk, bassiste et parolier des titres, inspiré par ce qu’il vivait : la drogue, l’angoisse, le désespoir, la prostitution. Une enfance brisée en Allemagne entre un père soldat américain et une mère allemande, violents et alcooliques. Une adolescence berlinoise sous le signe de la découverte de la défonce et du rock’n’roll. Une jeunesse new-yorkaise où il croise ses trois faux frères Ramones, tous presqu’autant à la dérive que lui... Le récit nous plonge dans les bas-fonds de la ville à la recherche de la prochaine dose de Dee Dee, de l’inévitable coup de poing de Johnny, des inquiétantes bizarreries de Joey ou du mutisme de Tommy. Aujourd’hui, tous les membres fondateurs sont morts. Musique frénétique et furieuse. Jeans et baskets usés, cuir, cheveux longs. L’influence des Ramones reste vivace, dans le look autant qu’en musique. Cet album sait rendre hommage à la famille Ramones et au mouvement punk rock, tout en évitant la caricature. Figure de l’underground, Cartier dont la souplesse du dessin est en accord avec l’univers punk des Ramones a lui-même vécu les années Ramones à New York. Son dessin porte les souvenirs de cette époque et marque sa revanche aujourd’hui sur cette période « no future », dévoilant du rock tous ses accords rimbaldiens. Un récit documenté* de Bétaucourt et Cadène qui révèle avec vigueur le parcours du groupe et signe la topographie d’une époque. Un scénario sec et vif comme une chanson des Ramones. Un album d’anthologie pour public averti qui a aussi le talent d’ouvrir l’univers des Ramones aux néophytes.
* Un dossier de 16 pages augmente leur récit fouillé, sensitif et fidèle à l’histoire du rock.