Nourrir
Qu'ai-je donc fait d'autre que nourrir ? " se demande Alain Etchegoyen. Nourrir comme fil rouge de l'existence, façon d'aimer et de communiquer avec... ses enfants, ses amis, ses étudiants, la femme qu'il désire, qu'il aimera peut-être. Nourrir. Aimer nourrir. Jusqu'à l'obsession. Ni essai, ni fiction, et surtout pas livre de cuisine voici, à la carte, une soixantaine de courts récits - recueil d'expériences et galerie de portraits (et d'autoportraits) -, qu'Alain Etchegoyen cisèle avec autant de soin et de tendresse qu'il découpe un oignon de Roscoff ou filtre un jus d'huître au sauternes. Les yeux étonnés d'un bébé qui découvre le goût du cerfeuil ou du potiron. L'émerveillement d'un écrivain devant un plat de lentilles au lard paysan. Les lèvres d'une femme trempées pour la première fois dans un verre de côte-rôtie. L'angoisse de celle qui fait jurer : " Promets-moi que jamais tu ne nourriras comme cela une autre que moi ! " Ce livre unique, dont la moindre vertu est de faire naître une réflexion personnelle, mettra en appétit plus d'un lecteur.
Un homme prend conscience du fait que, dans le cours de sa vie turbulente le seul fil rouge de son existence est l’acte de nourrir, qui occupe son temps de façon obsessionnelle depuis l’âge adulte. Il nourrit ses enfants, ses amis, ses étudiants, ses concitoyens et les femmes qu’il aime ou veut aimer. Nourrir est son principal mode de relation avec les autres. Il en résulte une soixantaine de courts récits qui concernent des personnes, des objets, des plats, des situations, des portraits. On pressent qu’il y aurait pu y en avoir quelques centaines… Ces textes affectifs ne constituent ni livre de cuisine, ni essai, ni document, ni fiction. Récits autobiographiques, ils sont originaux mais nous concernent tous, nous qui ne vivons qu’en étant nourris, et qui nourrissons parfois ou regardons nourrir. Nourrir apparaît comme un acte d’amour, de dépense et de générosité, qui enseigne le plaisir et l’observation. Le livre est structuré en trois parties : "Enfants", "hôtes", "femmes", précédées d’une introduction "Le temps de nourrir", et conclues par un ensemble de textes "Desservir". Alain Etchegoyen est normalien, agrégé de philosophie et père de six enfants. Il a obtenu le prix Médicis essai en 1991 pour "La Valse des éthiques" , le grand prix de l’Académie française en 1993 pour "La Démocratie malade du mensonge" et le prix Blaise Pascal en 1999 pour "La Vraie morale se moque de la morale", essai philosophique déjà entrelardé de textes sur la nourriture. Il est également l’auteur, avec Jean-Jacques Goldman, de "Les Pères ont des enfants", dialogue de deux pères sur l’éducation paru en 1999.