Nouilles chinoises
Beijing, 1990. Chaque semaine, un écrivain à la solde du Parti et un donneur de sang professionnel dînent ensemble. Leur amitié est pourtant des plus improbables : le premier n'a qu'un rêve, entrer dans le Grand Dictionnaire des Auteurs Chinois, tandis que l'autre engraisse et s'enrichit grâce à son travail, qui consiste à aider les entreprises chinoises à fournir leurs quotas de sang. Au cours de l'un de leurs dîners, l'écrivain se plaint de la dernière commande du Parti : raconter l'histoire d'un soldat ordinaire sacrifiant sa vie à la cause révolutionnaire. Car dans sa tête vit un tout autre livre, qui parlerait des gens qu'il croise tous les jours, et dont la vie lui semble bien plus représentative de la Chine qu'il connaît.
Écrit dans une langue jubilatoire, Nouilles chinoises est une parabole subversive sur la société chinoise contemporaine, aux frontières de l'absurde, à cheval entre le communisme le plus aride et le capitalisme le plus débridé.
Ancien journaliste des syndicats chinois, Ma Jian a quitté Beijing pour Hong Kong en 1987, peu avant que ses livres soient interdits en Chine. Peintre, photographe et écrivain il vit aujourd'hui à Londres. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages remarqués tels que Chienne de vie (1993), La Mendiante de Shigatze (2001), publiés chez Actes Sud, et Chemins de poussière rouge (Éditions de l'aube, 2005).
«Ma Jian est l'une des voix les plus importantes et les plus courageuses de la littérature chinoise contemporaine.»