Notre homme
Notre homme a plus d'appétits que d'états d'âme. Pourquoi se poser des questions sans réponse ? Sur la réussite, le bonheur, l'égoïsme et le reste...
Revenu d'Algérie dans la débâcle commune - 1962 -, le D'Manuel Ballaresque s'est déjà rebâti, douze ans plus tard, dans la France de Pompidou, un empire à sa main. Son service à l'hôpital, des maîtresses, le tennis avec Nouréddine, son chauffeur, et, dans le Perche, la Fusillière où, à défaut d'orangers, il a planté des pommiers. Il est brutal et chaleureux. Il a gardé l'accent. On ne lui en veut pas. Manuel est de ces natures qu'un surcroît de vitalité dispense des scrupules ordinaires. C'est à peine s'il remarque les silences de sa femme, le trouble de Marion, sa fille aînée, les manœuvres sournoises de son patron, les avertissements de son corps. L'intendance suivra !
Et puis - si vite - notre homme va s'effondrer. Aux mauvais coups soudain multipliés, il ne saura opposer que de belles colères maladroites. L'empire se disloque. Une femme paraît.
Un homme peut-il toujours recommencer ?
Une écriture forte, à l'image du personnage. Un roman qui avance à la charge, où l'on retrouve, sur un tout autre sujet, le regard décapant et l'efficacité dramatique de l'auteur de Fort Saganne.