Marie
Bientôt tout ce que je voyais et entendais me parut froid, étranger et petit. Ce que les gens appellent la vie, je ne l'ai jamais compris. Leurs petites larmes et leur petit rire me devinrent toujours plus étrangers, toujours plus incompréhensibles. Je n'avais aucune part à leurs joies brusques ; je ne comprenais pas leurs souffrances. J'étais toujours calme et maîtresse de moi. Ni l'inquiétude ni la peur ne m'atteignent. Je n'avais jamais peur de rien. Les gens se mirent à m'éviter, comme si j'étais un spectre ; mais je n'avais jamais perdu mon calme et je ne le perdrai jamais. Ici dans le bois je me sens bien. Les gens, je ne les aime pas.