Lettres à Anaïs Nin
... Tant de virulence, de violence aboutit, lors du voyage en Grèce, à une sorte de sagesse. A partir de cette date, il y a dans les lettres à Anaïs Nin quelques pages, très belles, très profondes et très calmes. Au-delà de leur intelligence, elles ouvrent sur ce qui peut être une première approche de la Connaissance... Un très grand homme, nous le savions. Et un très grand livre de plus.
Claude Mauriac, Le Figaro
... Ce qu'il écrit même dans son esprit d'épistolier démesuré, c'est qu'il invente l'écriture que les autres (Pound, Joyce, James, Proust) ont inventée pour dire qu'ils écrivaient... La tendresse d'Anaïs Nin n'est qu'un miroir plus tendre et plus posé que les autres. Tout ce qu'a vécu, tout ce qu'aura vécu Miller n'existe plus. L'acte naufrage dans l'action écrite, celle-ci n'étant plus que cette fabuleuse réflexion asservie, incongrue dont nous avons ici le spectacle - et non l'illusion.
Denis Roche, La Quinzaine Littéraire
Source : 10-18