Les rives de la mer douce
Le 14 mars 2021 à 15heures 50, Laura Alcoba longe la rive droite de l'Aven, entre Pont-Aven et le moulin du Hénan, lorsqu'elle voit à la surface de l'eau, entre les branchages et les rochers, le dessin d'un coeur. Le trouble de cette vision presque magique réveille sa mémoire.
À L'Aven, se superpose l'image du Rio de la Plata, que les premiers navigateurs espagnols avaient nommé la mer Douce, tant le fleuve était vaste. Apparaissent alors, comme dans une promenade hallucinatoire, les moments essentiels de sa vie, ceux qui l'ont construite et fait d'elle une des écrivaines les plus talentueuses d'aujourd'hui. Toujours prise entre deux fleuves, deux langues, deux pays.
Laura Alcoba n'a rien oublié de son enfance clandestine en Argentine. Ce voyage intérieur en forme d'autoportrait ressemble à un radeau qui conduit dans les points les plus sauvages et parfois les plus douloureux d'une vie.